ANBE SIVAM

Les films Kollywood, est le nom donné à l'industrie du cinéma indien, basée à Chennai (anciennement Madras), dont les films sont réalisés en langue tamoule. Kollywood est une contraction de Kodambakkam et de Hollywood. Kodambakkam est un quartier situé dans le Tamilnadu, qui concentre plusieurs studios de cinéma.

Ils sont les premiers films que j'ai vu de ma vie. Provenant d'une famille qui adore les arts mais qui ne veut pas assumer, j'ai consommé énormément de films en famille. Un peu trop à mon goût, dans le sens où la censure de certains scénarios n'était pas prévue.

Des films en noir et blanc jusqu'aux films plus récents, j'ai vu des oeuvres qui ne méritaient pas du tout mon temps comme d'autres qui m'ont bluffée.

J'ai mes guilty pleasure que je n'assume pas, des films souvent emplis de sexisme et j'ai aussi des film qui créent en moi de la haine profonde car ce même sexisme est décuplé jusqu'à montrer la romantisation du harcèlement des femmes.

L'industrie du cinéma indien est très puissante en Inde et en Asie du sud, elle occupe une place très importante dans la vie des gens. Négatif ou positif, le cinéma indien est un vecteur important d'influence sociétale, qu'on en regarde ou non.

Il y a beaucoup de films que j'ai adoré dans le passé et qui ont mal vieilli car on y retrouve du :

  • sexisme

  • castéisme

  • racisme

  • négrophobie

  • misogynie

Malgré ça, ces films ont été des témoins important de l'évolution des mentalités de la société indienne et constituent des références populaires encore aujourd'hui.

Aujourd'hui je porte un autre regard sur ce cinéma, et j'essaye de choisir avec parcimonie les films que je regarde mais il est encore très symptomatique. Quand je ne veux pas me prendre la tête, je choisis souvent des films pour lesquel j'attache une émotion plaisante, un souvenir qui me ramène dans mon enfance où je regardais, la bouche ouverte, les superbes chorégraphies, et chansons au goût de miel. Il y a beaucoup de scènes qui m'ont émue et qui continuent de m'émouvoir que j'admire pour leur beauté.

J'étais et je suis toujours dans la team qui avance les scènes de bagarre, parcontre!

Parce que WHY ?

Il y aura d'office des films qui refléteront le patriarcat et qui sont problématiques à plusieurs niveaux et je préfère vous annoncer ça dès le début. M'enfin le patriarcat est universel.

Les films indiens ne sont pas simplement beaux, colorés et féeriques, ils sont porteurs de messages sociaux. Aujourd'hui ils font partie de moi et de mon identité.

Grandir avec des films indiens m'a aussi montrée qu'il y a plusieurs façons de réaliser un film, que les codes cinématographiques sont très différents et me sortent des scénarios occidentaux.

L'image que j'ai des film français par exemple, c'est qu'il y aura presque toujours une scène de nue, des fesses qui se baladent et qui n'ont pas de valeur ajoutée. Je me souviens que c'étaient des moments gênants à la maison.

Anbe Sivam est sorti lorsque je soufflais ma 13ème bougie, en 2003.

Le jeu des acteur.ice.s a su m'emporter avec eux. C’est un film que j’aime revoir car ma compréhension du film évolue au fur et à mesure des années.

Les thématiques du film :

  • Les répresentations autour des situations de handicap

  • La spiritualité

  • La religion

  • Le capitalisme

  • Exploitation du global sud par l'occident

  • Le patriarcat dans le marxisme

  • La femme bourgeoise

  • L’importance de se syndiquer et de connaître ses droits dans le monde du travail.

Je ne veux pas vous spoiler le film, donc si vous êtes intéréssé.e.s, on pourra en discuter entre nous par la suite. C'est un film émouvant avec des scènes dures à voir mais ne sont pas majoritaires.

Durée du film : 2h33

Âge : 16 ans +, ne faîtes pas comme mes parents, ne mettez pas vos enfants devant. C'est trop meta pour nos kutties.

Disponible sur Netflix.

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